Chouette effraie
Découvrez les actions engagées en faveur de la biodiversité nocturne et de la lutte contre la pollution lumineuse.

Où fait-il encore nuit noire en France Métropolitaine ?

C’est la question que s’est posée l’Observatoire National de la Biodiversité dans son bilan de l'année 2021 sur le thème "Biodiversité en crise : il est urgent d’amplifier les actions". D’après ce bilan, 85 % du territoire métropolitain est exposé à un niveau élevé de pollution lumineuse.

Carte de la pollution lumineuse en France

Carte de la pollution lumineuse en France

Cette pollution, provenant de l’éclairage artificiel nocturne, peut sembler marginale pour l’humain qui est désormais habitué aux environnements nocturnes éclairés. Pourtant, celle-ci engendre de nombreuses perturbations sur les espèces animales et végétales :

  • dérèglement des rythmes biologiques et modification des comportements (ex : floraison précoce des végétaux situés sous les lampadaires pouvant entrainer un décalage avec l’émergence des polinisateurs) ;
  • perturbation des déplacements des espèces, comme les oiseaux migrateurs ou les insectes, qui utilisent les étoiles ou la lune pour s’orienter ;
  • dégradation, voire suppression, des habitats nécessaires au cycle de vie de certaines espèces qui fuient la lumière (ex : plusieurs espèces de chauve-souris).

Que fait le Parc pour lutter contre les effets de la pollution lumineuse sur la biodiversité ?

Afin de préserver la biodiversité pouvant être impactée par l’éclairage artificiel, le Parc a tout d’abord évalué l’état de la pollution lumineuse par la mesure de la lumière artificielle présente dans le ciel (le halo lumineux) et par la modélisation de celle émise par tous les éclairages publics du territoire (intensité lumineuse, orientation, température de couleur, consommation d’énergie).

Cette évaluation, réalisée par le bureau d’étude RESTAURELANuit, a permis notamment de produire une cartographie (ci-dessous) des variations de l’indice de qualité de la nuit traduisant l’intensité de la pollution lumineuse dans l’environnement nocturne : plus cet indice est supérieur à 1 et plus la qualité de la nuit est dégradée. Cette cartographie indique que la qualité de la nuit est partout dégradée à des degrés divers par l’éclairage artificiel, la partie nord du Parc étant la plus impactée.

Carte de la pollution lumineuse sur le territoire du Parc naturel régional des Landes de Gascogne

Carte de la pollution lumineuse sur le territoire du Parc naturel régional des Landes de Gascogne

Puis, le Parc s’est engagé dans l’identification, la préservation et la restauration de la Trame noire de son territoire, c’est-à-dire de l’ensemble des milieux naturels interconnectés les uns aux autres qui présentent un niveau d’obscurité suffisant pour que les espèces totalement ou partiellement nocturnes puissent réaliser l’entièreté de leur cycle de vie. Des premiers sites à enjeux ont pu être identifiés et portés à connaissance des communes du Parc.

Pour en savoir plus : https://fr.calameo.com/read/000478357a1bcb7df9e49

Sur le Bassin d’Arcachon et le Val de l’Eyre, territoires plus fortement impactés par la pollution lumineuse,  un programme multipartenarial avec le SYBARVAL et la LPO vient d’être initié dans le but de définir une stratégie et un plan d’action visant la préservation de la trame noire et de la biodiversité nocturne. Ce travail se basera sur un diagnostic croisé des zones concentrant un grand nombre d’espèces animales pouvant être impactées par l’éclairage artificiel et des zones présentant de forts niveaux de pollution lumineuse. Des orientations d’amélioration et de rénovation de l’éclairage public en faveur de la biodiversité seront ainsi définies et proposées aux élus de ces territoires.

La méthode pourra, par la suite, être étendue à l’ensemble du PNR des Landes de Gascogne, et notamment dans le sud du Parc, avec les objectifs croisés du label de Réserve Internationale de Ciel Étoilé.