Visites élus Bordeaux éclairage public

Dans le quartier de la Victoire, des lampes dont le température de couleur approche des 2 000°K ont été installées afin de mieux préserver la biodiversité

Retour sur la visite des élus de Marcheprime des éclairages publics de Bordeaux Métropole en compagnie de Ghislain LUNEAU - Responsable du Service Éclairage et Équipements Connectés...

Cette visite a été proposée aux élus de Marcheprime suite à une réunion de présentation sur le projet de labellisation RICE du territoire du Parc. Ce label demande à mettre en œuvre des choix d'éclairage (diminution de puissance, température de couleur des lampes proche des 2000°K, etc) dont il n'est pas toujours facile d'imaginer l'impact visuel réel. G. LUNEAU a sélectionné pour nous différents secteurs sur Bordeaux Métropole qui s’approchent des critères demandés pour obtenir le label ainsi que d'autres innovations.

Premier site : un lotissement près CHU de Pellegrin

À notre approche, les éclairages sont normalement allumés et lorsque nous descendons des véhicules puis attendons quelques instants, la luminosité diminue fortement. G. LUNEAU nous explique qu’il s’agit d’éclairages à diminution de puissance. Un système détecte les mouvements et commande l’allumage de la portion de rue où nous cheminons puis, dès absence de mouvements, à nouveau c’est une quasi-extinction où ne persistent que 10 % de la puissance lumineuse. Par ce système, c’est le besoin d’éclairage qui est adapté à l’usage des lieux. La facture d’énergie s’en trouve diminuée de 70 % par rapport à une installation traditionnelle. L’acceptation par les habitants est très bonne et les passants ne remarquent rien car ils bénéficient toujours d'un bon niveau d’éclairage.

Dans ce même quartier, un petit parc dispose d’un éclairage à la demande. Il s’agit simplement d’appuyer sur un bouton si l'on veut de l’éclairage, le reste du temps, il reste éteint. Les enquêtes révèlent que le dispositif est principalement actionné par celles ou ceux qui ne connaissent pas les lieux. Les résidents allument finalement assez peu, alors que les passants appuient sur le bouton pour disposer d’éclairage et se sentir sécurisés le temps de traverser ou profiter du parc.

Deuxième site : sur le parvis de Mériadeck

Le système présenté est un éclairage autonome en énergie car équipé de capteurs photovoltaïques. C’est une solution d’avenir car économe à tous points de vue. L’installation présentée s’intègre bien dans le paysage urbain car le panneau photovoltaïque est de dimension modeste et l’évolution des matériels devraient permettre à l’avenir de ne même plus avoir de panneau mais une intégration au mât de l’éclairage ou au luminaire. Cependant, les élus sont gênés par l’intensité de la lumière, bien trop éblouissante qui oblige à détourner le regard. C’est un point négatif de ce matériel que nous confirme G. LUNEAU, en précisant toutefois que la partie éclairante peut facilement être modifiée. De plus, la température de couleur des luminaires est proche des 4000°K avec un rayonnement du spectre lumineux assez bleuté. Or ce rayonnement est particulièrement perturbant pour la biodiversité car elle impacte le comportement des espèces (attirées ou "répulsées") et elle est aussi très perturbatrice de notre cycle de sommeil car pour notre organisme ce « bleu » est signification de réveil. Dans cette expérimentation, l’innovation consistait à faire communiquer les candélabres entre eux et à vérifier la capacité de matériels standards du fournisseur à fonctionner en milieu urbain, notamment avec les ombres portées des bâtiments environnants.

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A Mériadeck, les éclairages ont des panneaux photovoltaïques qui les rendent autonomes en énergie

Troisième site : proche de la place de la Victoire

Afin de nous montrer des températures de couleur plus en conformité avec les exigences du label RICE, G. LUNEAU nous amène dans des ruelles où différents matériels ont été installés. Muni de son spectromètre, il mesure les lampes sous lesquelles nous passons : 2700°K, 2200°K, 2000°K… voilà ! Nous approchons de ce qui est recherché pour le territoire du Parc. Alors Mesdames et Messieurs élu.e.s ? Verdict ? Leur première impression est surtout un sentiment de confort visuel. On n’est plus dans l’agression ressenti avec les 4000°K du précédent site. Pour autant même à 2000°K, le paysage urbain est très largement visible. La couleur plutôt dans l’orangé apporte pour les élus une certaine chaleur et adoucit l’ambiance et la perception des espaces. De plus, G LUNEAU explique et nous montre sur son appareil de mesure que le rayonnement dans le bleu n’est plus présent avec ces températures de couleur et donc l’impact sur la biodiversité ou sur la sécrétion d’hormone du sommeil s'en trouve très atténué.

Quatrième et dernier site : le Campus universitaire

Dans un secteur moins éclairé, nous approchons d’une piste cyclable. G LUNEAU nous invite alors à la parcourir pendant quelques minutes puis de revenir. Depuis le début nous distinguons les peintures au sol qui matérialise la piste cyclable, mais ce qui est étrange c’est que plus nous nous éloignons des zones éclairées par l’éclairage public ou la lune, plus nous voyons les peintures de la piste ! La conclusion pour tous est le sentiment de sécurité car, bien que le secteur ne soit plus éclairé, nous pouvons toujours suivre les peintures au sol et progresser aisément. G LUNEAU nous explique qu’il s’agit d’un des premiers secteurs où l’éclairage passif a été testé. Ces peintures sont dotées d’une technologie qui, effectivement, permet d’émettre un rayonnement dans de très faibles conditions de lumière. Cette solution d’éclairage passif, qui s’apparente à un balisage provenant de la lumière emmagasinée par la peinture la journée, est particulièrement bien adaptée à des secteurs où la mise en lumière ne s’impose pas car le passage y est ponctuel ou qu’il s’agit de zones de biodiversité.

 

Minuit ! C’est l’heure de remercier G LUNEAU pour cette visite instructive et pour les élus de repartir avec une connaissance bien plus grande de l’impact de l’éclairage artificiel selon les matériels installés.