Pluviométrie d'août : Des pluies orageuses fortes sous averses ont marqué le mois d'août (le 04 août et du 14 au 16 août). Des apports d'eau sur quelques jours donc, mais un cumul assez homogène sur le territoire, autour de 80 mm, excepté sur le secteur du bassin d' Arcachon avec seulement 50 mm. En amont, 77 mm pour Sore, 80 mm à Sabres et 88,5 mm à Commensacq, soit à Sabres, une légère augmentation des précipitations de 8 % et à Pissos une augmentation de 20 % de précipitations par rapport à la normale d'août. En aval, 75 mm dans le bourg de Belin, 83 mm à Salles, 86 mm au Barp, 49 mm au Teich, soit à Belin-Béliet une augmentation de 27 % de précipitations, à Salles une augmentation de 48 % de précipitations, au Teich un déficit de 7 % de précipitations par rapport à la normale d'août. En l'absence de période caniculaire longue et intense (une seule vigilance orange), la température du fleuve est d'environ 2 degrés plus basse que l'année dernière sur le mois d'août. Les végétations sont globalement encore bien vertes avec ces pluies "tropicales". Un bémol sur le secteur sud du bassin versant (Sabres par exemple) avec des dépérissements de chênes et des fougères roussies du fait de la sécheresse de surface (cette partie du territoire a un déficit de précipitations plus marqué qu'ailleurs depuis l'année dernière). Avec une humidité des sols normale pour un mois d'août, le risque de propagation rapide de feu de forêt est resté faible (niveau jaune). À suivre pendant l'arrière saison avec le retour d'un temps sec et chaud depuis le 04 septembre.
Résultats des données piézométriques et débitmétriques :
Niveau de la nappe des sables : sans surprise, la baisse des niveaux des nappes s'est poursuivie lentement (sauf sur le piézomètre d'Hostens).
Niveau pour chacun des piézomètres suivis:
- Argelouse niveau très bas inférieur à 2022
- Sabres niveau très bas désormais inférieur à 2022
La situation reste inquiétante sur ces deux secteurs de la petite Leyre et de la grande Leyre. C'est la première fois depuis le début des suivis en 1990 que le niveau de la nappe y est aussi bas 2 années consécutives. La recharge annuelle n'a pas été suffisante pour combler le déficit historique de 2022.
Ailleurs la situation se dégrade lentement sauf sur les piézomètres d'Hostens et Boutox (Belin-Beliet) en zones incendiées. Dans le détail :
- Ychoux Malet, niveau en baisse, modérément bas
- Ychoux Biredis niveau en baisse, désormais autour de la moyenne
La pente de la courbe est plus douce qu'en 2022, en effet grâce aux pluies, il y a eu une demande en irrigation plus faible.
- Lanton niveau en baisse modérément bas
- Biganos niveau en baisse, autour de la moyenne
- Boutox (Belin) Niveau toujours autour de la moyenne
- Hostens niveau désormais très haut. Le niveau est même exceptionnellement remonté lors des pluies du 14 août, toujours à mettre en lien avec l'absence d'arbres, la valeur du niveau de la nappe est supérieure de 60 cm du niveau normal d'un mois d'août (comparaison 2019, 2020, 2022).
Bilan débitmètrique de la Leyre août 2023 :
Débit Leyre au pont de Salles
- Valeur du débit moyen mensuel Août 2023 est de 5,33 m3/s .
- Baisse de 20 %par rapport à la moyenne d'un mois de d'août, évaluée depuis 1967.
- Idem, cette valeur moyenne mensuelle d'août a été relevée une seule fois avant les années 2000 lors de l'été de 1976
- Ces valeurs basses de débit estival ont tendance à se répéter majoritairement depuis les années 2000
- Le 16 août nous sommes revenus au niveau du 16 juillet grâce aux fortes pluies qui ont rapidement rejoint la rivière notamment en zone urbanisée
- 23ème mois consécutif où le débit mensuel est inférieur à la moyenne du mois considéré, série inédite depuis 1967.
De nombreuses parties de cours d'eau affluents du fleuve et autres collecteurs en amont sont à sec. Le ruisseau du Mayouraou à Sabres est en situation de crise sécheresse, son voisin le ruisseau du Mourgas, bordé de magnifiques osmondes royales n'a plus d'eau également et certains pieds d'osmonde sont morts. Depuis le début août, l'ensemble du bassin versant a été classé en vigilance sécheresse.Si on se réfère à l'année 2022, la situation est un peu meilleure à l'heure actuelle mais le signal de fond n'est pas bon, la situation reste fragile pour la suite.Comment les habitants de la rivière vont-ils s'habituer à ces changements hydroclimatiques rapides ? Entre baisse des capacités d'accueil et recherche de refuges thermiques... En outre, avec le ralentissement du courant, nous faisons le constat récent de tâches qui tapissent de manière massive le fond du lit du fleuve et cela doit nous alerter car ce sont principalement des cyanobactéries.La tendance saisonnière annonce un scénario plus chaud que les normales de saison et des précipitations conformes aux normales saisonnières.L'effort collectif doit être quotidien jusqu'aux pluies espérées suffisantes mais surtout non diluviennes à partir de l'automne... Si les nappes en situation difficile attendent avec impatience l'eau du ciel en cas de fortes précipitations durables, les secteurs incendiés en 2022 ont un réel risque de remontée de nappe jusqu'à saturation du sol et débordement/inondation. C'est bien là tout le paradoxe. Pour l'instant, l'étiage se poursuit.