Mise à jour : 27 juin 2024
Contexte météorologique
Les tempêtes et crues successives de l’hiver 2023-2024 ont créé de nombreux embâcles et points de blocage sur la Leyre cette année. La pluviométrie, largement excédentaire ce printemps, n’a pas permis au fleuve d’amorcer sa décrue. Son niveau remonte d’ailleurs à chaque nouvel épisode pluvieux et avec son eau trouble, il est impossible d’extraire les bois en travers du chemin d’eau.
Par manque de visibilité mais aussi de stabilité (forts courants) pour les barques des entreprises se chargeant de l’entretien, les chantiers ont pris du retard pour des raisons de sécurité et d’efficacité.
À noter qu’une possible nouvelle dégradation orageuse, en fin de semaine, pourrait encore retarder l’échéance.
Zoom sur le débit de l'eau (données Vigicrues)
Station de Pissos (40) : Niveau orange* (10m3/s > D > 5m3/s)
- Lundi 24 juin 2024 : 6,1m3/s.
- Mercredi 26 juin 2024 : 5,5m3/s.
Station de Salles (33) : Niveau orange* (25m3/s > D > 15m3/s)
- Lundi 24 juin 2024 : 18,1m3/s.
- Mercredi 26 juin 2024 : 16,1m3/s.
* Niveau orange : La navigation est possible pour des pratiquants non débutants, en bonne condition physique et sachant nager dans le courant. La descente avec un encadrement est fortement recommandée et vivement déconseillée aux enfants.
NB : cette évaluation couleur / débit ne tient pas compte du niveau d’encombrement ce qui rajoute des difficultés de pratique dans le cas d’une rivière dont l’entretien n’est pas encore réalisé.
Contexte juridique et règlementaire
Jusqu’en juin 2023, l’entretien du Domaine Public Fluvial (DPF) était confié par l’État au Parc naturel régional des Landes de Gascogne par une procédure de Déclaration d’Intérêt Général (DIG) – Art.L211-7 du Code de l’Environnement. Cette DIG permettait juridiquement au PNRLG de réaliser les travaux d’entretien (mais aussi de restauration, de végétalisation…) sur le linéaire pour assurer une gestion globale et cohérente des milieux.
Depuis le 1er janvier 2018, une nouvelle compétence juridique a été attribuée aux communes sur la GEstion des Milieux Aquatiques et la Prévention des Inondations (GEMAPI). Cette compétence exclusive et obligatoire est transférée de droit aux Établissements Publics de Coopération Intercommunale (EPCI) comme les communautés de communes, qui peuvent la conserver ou la déléguer à un Établissement Public Territorial de Bassin (EPTB) ou un syndicat mixte comme le Parc naturel régional.
Cette compétence GEMAPI – Art.L211-7 du Code de l’Environnement permet à la structure porteuse :
- L'aménagement d'un bassin ou d'une fraction de bassin hydrographique ;
- L'entretien et l'aménagement d'un cours d'eau, canal, lac ou plan d'eau, y compris leurs accès ;
- La défense contre les inondations et contre la mer ;
- La protection et la restauration des sites, des écosystèmes aquatiques et des zones humides ainsi que des formations boisées riveraines.
Afin de maintenir une cohérence de gestion sur l’ensemble du linéaire, le Parc naturel a proposé à chaque EPCI concerné de la lui transférer ou de définir d’autres modes opératoires d’exercice de la compétence.
La Communauté de Communes Cœur Haute Lande (tronçon Grande Leyre) a accepté de délibérer pour le transfert de compétence. Le PNRLG, détenant donc la compétence GEMAPI, est en charge de la mise en œuvre du chantier sur la partie landaise de la Grande Leyre.
En aval, la Communauté de Communes du Val de l’Eyre souhaite qu’une étude juridique soit menée à l’échelle du bassin versant avant d’envisager un transfert ou une délégation de la compétence.
Le Syndicat Intercommunal du Bassin d’Arcachon (SIBA), qui détient la compétence en aval (delta de la Leyre), est accompagné par le Parc naturel régional dans la mise en œuvre du chantier d’entretien 2024.
État du chantier d'entretien 2024
Dans les Landes – Maîtrise d’ouvrage : PNRLG
Sur ce secteur, le Parc a pu réaliser les repérages et une partie des travaux avec les entreprises habilitées.
- Tronçon 1 : depuis la Base de Mexico à Commensacq jusqu’au Pont de Testarouman à Pissos. Travaux confiés au CIGL (Chantier d’Insertion des Grands Lacs). 7 jours de travaux d’ouverture ont eu lieu mais seront potentiellement à compléter selon l’état du cours d’eau (passages encore délicats avec le débit actuel et des arbres qui risquent d’apparaître avec la baisse du niveau d’eau).
- Tronçon 2 : depuis le Pont de Testarouman à Pissos jusqu’à la limite départementale Gironde / Landes. Travaux confiés à Boscasseyre. Ce secteur a été très touché par la tempête Ciaran le 03 novembre 2023. 5 jours de travaux d’ouverture ont été réalisés de Pissos jusqu’au pont de Moustey, 4 jours sont encore prévus sur la partie aval et seront réalisés dès que les conditions le permettront.
En Gironde (de la limite départementale jusqu’à la limite communale Salles/Mios) – Maîtrise d’ouvrage : Communauté de communes du Val de l’Eyre
Travaux d’ouverture non encore réalisés du fait des conditions météorologiques et du niveau d’eau. Ils débuteront dès lors que le débit sera inférieur à 15m3/seconde au pont de Salles, la condition sine qua non pour un entretien efficace et sécure. Un marquage réalisé conjointement avec une entreprise et les services de la Communauté de Communes ont relevé une soixantaine de points à traiter entre l’aire de Bernet et le pont de l’A63.
En Gironde (depuis la limite communale Salles/Mios jusqu’aux ports de Biganos et du Teich) – Maîtrise d’ouvrage : SIBA avec accompagnement du PNRLG.
Travaux confiés à l’association d’insertion Adichats. Le PNRLG a réalisé le marquage des embâcles à éliminer et assure le suivi du chantier. 3 jours de travaux ont été réalisés, la fin de chantier ayant été retardée du fait des conditions météo et de niveau d’eau. Ils reprendront dès lors que le débit sera inférieur à 15m3/seconde au pont de Salles, pour terminer l’ouverture et repasser aux endroits qui le nécessitent.
Il est essentiel de rappeler que seules les entreprises habilitées sont autorisées à entretenir le cours d’eau. Le chantier d’entretien de ce milieu d’exception fragile doit toujours répondre au triptyque : préservation de la qualité paysagère et de la biodiversité, sécurisation nautique, et prise en compte de l’intérêt halieutique.
Sur les secteurs où les travaux d’ouverture ont été réalisés mais sur lesquels le débit actuel est en niveau orange, nous recommandons fortement un encadrement des descentes afin d’éviter toute expérience douloureuse.