
Ce début juillet, dans les marais du Graoux, future Réserve Naturelle Régionale (nous l'espérons), nous avons suivi Pierre-Arnaud et son stagiaire Ethan qui assurait là sa toute première animation ! Filet à papillons en main, attendant que le soleil se lève, nous nous sommes d'abord attardés sur la nature environnante et ses spécificités.
Les marais du Graoux sont des zones humides qui, par endroit, sont formées par les crues de la Leyre toute proche. On y observe une flore variée : iris des marais, aulnes, frênes, mais aussi une drôle d'espèce qui semble s'y être perdue, le cyprès chauve. Cet arbre d'ornement, amené ici par l'homme, s'élève pour certains spécimens très nettement au-dessus des autres et par son système racinaire étonnant (qui remonte vers le ciel) survit plutôt bien aux montées régulières des eaux !
Sur le sol sablonneux, de petits trésors brillants ont attiré notre attention. De couleur noire, bleu-turquoise ou vert-émeraude (pour les plus chanceux), ces petites pierres n'en sont pas. En réalité, ce sont de vrais témoignages du passé des lieux : la Leyre abritait autrefois de nombreuses forges et nos trésors ne sont en fait que les débris de cette activité ! Ici, nous les appelons les "laitiers".
Crochet par la Gaure. Cet affluent de la Leyre a la même couleur ambrée (liée à l'alios dans le sol, à forte teneur en fer) qu'elle, les mêmes fougères préhistoriques (Osmonde Royale) sur ses berges.
Une fois arrivés à la Défuite des Platanes, en bord de fleuve (oui, la Leyre se jetant dans le bassin d'Arcachon, c'est un petit fleuve côtier et non une rivière), le soleil nous a fait la joie de sa présence, le temps qu'un sifflement aigu nous surprenne ! L'éclair bleu vif a frappé ! Nous l'avons entendu mais impossible de le repérer. Le Martin-pêcheur était là pourtant et nous a autorisé à entre-apercevoir un bout de son plumage plus tard dans la balade !
Avec l'air plus chaud, les odonates aussi ont rejoint la partie ! D'un geste expert, Ethan a capturé dans son filet un Caloptéryx vierge, mâle, avec ses ailes fumées et sa couleur bleu pétrole. Cette espèce fait partie du sous-ordre des zygoptères (constitués des agrions et des demoiselles) qui se différencient des libellules (anisoptères) par leur corpulence plus fine, leurs ailes jointes lorsqu'ils se posent et leur façon un peu plus nerveuse de voler. Un second a été attrapé, cette fois-ci un Caloptéryx occitan, alors que plusieurs mâles se chamaillaient au-dessus de l'eau.
Plus loin, nous sommes parvenus à observer une libellule : un Orthétrum bleuissant, l'une des nombreuses espèces présentes sur le territoire... Il était déjà l'heure de rentrer mais nul doute que nos prochaines randonnées seront ponctuées de petits arrêts à la recherche de ces belles petites créatures ! Quant à les identifier... Il nous faudra sûrement quelques heures de formation supplémentaires !
Toutes les dates des sorties pour découvrir les libellules cet été :
- Le 13 juillet à Belin-Béliet
- Le 27 juillet à Saint-Magne
- Le 10 août à Brocas-les-forges