Le Hérisson d’Europe (Erinaceus europaeus) de l’Ordre des Erinacéomorphes fait partie de la famille des Erinacéidés, seul représentant en Europe. On le retrouve du sud de l’Espagne au nord de la Norvège jusqu’en Pologne. Ce n’est pas un rongeur (Ordre des Rodentia) comme le Ragondin, l’Ecureuil roux ou encore le Mulot sylvestre.
Un animal protégé mais encore trop menacé...
Il faut savoir que cet animal est protégé au niveau européen aux titres de la Directive « Habitats-Faune-Flore » et de la Convention de Berne : annexe II. Une protection au niveau national s’applique également en référence à l’Arrêté du 23 avril 2007 fixant la liste des mammifères terrestres protégés sur l'ensemble du territoire et les modalités de leur protection.
Il est donc strictement interdit de le tuer et de détenir tout ou partie de cet animal, mort ou vivant. Sa domestication est également interdite tout comme sa consommation.
Cependant les plus grands dangers qui pèsent sur cette espèce sont les collisions routières (près de 2 millions de morts par an). L’homme a une grande part de responsabilité dans sa mortalité, même si le Blaireau européen (Meles meles) est son plus grand prédateur naturel dans nos régions.
Il est pourtant possible d’éviter une grande partie de ces drames.
Avec un régime alimentaire carnivore, il jette son dévolu sur des mollusques (escargots et limaces), vers de terre, insectes et quelques fruits glanés à l’automne avant son entrée en hibernation. Dans nos jardins par exemple, là où le Hérisson d’Europe apprécie venir chasser dès la nuit tombée ses nombreuses proies, l’usage d’anti-limaces (métaldéhyde), de raticides et de taupicides s’avère peu utile quand on connait la force prédatrice du hérisson.
Oublions également de les nourrir avec du lait et du pain qui les tue à petit feu. Les croquettes ne sont pas non plus recommandées sauf en petite quantité et en période estivale.
D’autres cas de mortalité sont dus aux noyades dans les piscines, au gyrobroyage des espaces verts et friches, à son piégeage accidentel dans les mailles trop petites des grillages ou encore à une échelle beaucoup plus large, à l’industrialisation de l’agriculture et la disparition de son habitat d’origine, les prairies et bocages associées aux petites forêts de feuillus et ses lisières.
C’est donc en toute logique que les hérissons se retrouvent sur les routes et dans nos jardins.
Accueillir un hérisson au jardin
Ils peuvent s’installer durablement dans un jardin à condition d’avoir des zones de refuge et de nidification potentielle. Rien de plus simple, tentez l’aménagement d’un tas de branches et de feuilles ou encore d’une cagette retournée bien isolée du chaud et de la pluie dans un coin calme du jardin.
Et si vous souhaitez l’observer, soyez le plus discret possible, il est doté d’un radar qui lui permet de détecter les vibrations et des sons à partir de 45khz, son palais abrite également un super capteur olfactif (la glande de Jacobson). Votre présence pour le coup ne passera pas inaperçue. Et soyez vif, il peut détaller rapidement, mais n’ayez crainte, son territoire de chasse peut s’étendre sur 10 à 50 hectares.
Sachez que la période d’observation la plus propice s’avère être la sortie d’hibernation des mâles dès la fin du mois de février. Ils seront alors très actifs pour reprendre d’abord des forces, ils auront perdu près de 1kg pendant l’hibernation depuis décembre (passant de 1,5kg à 0,5kg). C’est à partir de la fin du mois d’avril que les deux sexes sont présents. C’est alors le début de la reproduction. 4 à 5 hérissonneaux naîtront 5 semaines plus tard. Leur autonomie est gagnée au bout de 7 semaines mais les jeunes adultes ne pèseront que 300g. C’est pourquoi, seulement 1 jeune ou 2 en moyenne atteindra l’âge d’un an.
Avis de recherche : À vous de participer !
Aujourd’hui, il est difficile d’estimer les populations de hérissons en Aquitaine du fait de sa petite taille et de ses mœurs nocturnes. En revanche, c’est bien l’espèce la plus souvent déposée en centre de soins (plus de 700 hérissons déposés au centre de soins LPO d’Audenge en 2019) et celle que nous observons régulièrement écrasée au bord des routes.
Malgré ces temps de confinement exceptionnels, nous continuons à travailler dans le sens de la préservation des espèces et des habitats. Il est de notre ressort d’agir en faveur d’espèces dont la mortalité est d’origine principalement anthropique.
Cette espèce est protégée au niveau européen et national et ce statut doit suffire à nous mettre en alerte quant aux menaces qui continuent à peser sur les populations d’Hérisson d’Europe. Il est temps de faire un zoom sur cet animal qui pourrait disparaitre d’ici peu si nous n’agissons pas.
Nous comptons sur vous !
>>> Nous avons besoin de vos observations pour connaître plus précisément l’état des populations sur le territoire du Parc naturel régional des Landes de Gascogne.
Les sciences participatives, c’est chacun qui peut contribuer à faire avancer la science en transmettant des informations (les plus précises possibles) sur cette espèce… et sur tant d’autres.
Alors, n’attendez pas, partagez vos observations via ce formulaire :
https://cutt.ly/ou-sont-les-herissons
Et n’hésitez pas à nous contacter :
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Parc naturel régional des Landes de Gascogne
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