La mise en œuvre des animations scolaires sur le terrain s’est poursuivie pendant le confinement. Élèves et enseignants étaient ravis de sortir et d’observer les Bernaches cravant dans leur milieu de vie.
Comment est né ce projet qui repose sur un partenariat ?
Le projet a été initié par le Parc naturel marin du Bassin d’Arcachon, qui depuis 2017 et l’adoption de son plan de gestion, souhaite sensibiliser les habitants et plus particulièrement le jeune public au milieu marin si proche d’eux et pourtant si méconnu. Avec une volonté de faire connaître la biodiversité, les écosystèmes, les enjeux de la préservation, la culture maritime et les métiers de la mer pratiqués sur le Bassin d’Arcachon, le Parc naturel marin a engagé un partenariat avec la Maison de la Nature du Bassin d’Arcachon (équipement du Parc naturel régional des Landes de Gascogne), qui dispose d’un savoir-faire reconnu en éducation à l’environnement, pour mettre en œuvre des animations auprès des collégiens et lycéens du Bassin.
Quel lien avec l’action du Parc ?
Nous sommes au cœur de la mission d’éducation à l’environnement portée par le Parc qui prône une « école de terrain » et l'ensemble de l'équipe d'animation de la MNBA est impliqué dans le projet, de la conception à la réalisation des animations. Mais cette action s’inscrit dans un partenariat plus vaste encore car le Parc naturel régional et le Parc naturel marin possèdent une partie de façade littorale commune et des enjeux partagés notamment en raison de l’influence de la Leyre sur les eaux du Bassin et de la présence du site Ramsar. Pour ce projet en particulier, les deux équipes travaillent de concert : l’une apporte une part de la connaissance alors que l’autre se l’approprie pour la vulgariser.
En quoi cette offre est-elle novatrice sur le territoire ?
La spécificité de la proposition réside dans l’adaptation des animations aux sujets souhaités par les enseignants afin d’accompagner les programmes scolaires de diverses matières : SVT, géographie, physique-chimie, français... C’est pourquoi un lien est établi avec le rectorat de l’académie de Bordeaux. Un programme d’animations propre à chaque classe est établi pour l’année. Nous nous chargeons de trouver des professionnels enclins à accueillir des classes pour présenter leur métier et leur savoir-faire local. Pour les plus jeunes, il s’agit de découvrir des activités participant à la vie du Bassin : pour les lycéens, nous espérons que ces rencontres contribueront à les aider dans leurs choix d’orientation.
Quels établissements scolaires sont concernés ?
Pour le moment, seuls les établissements des communes du Parc naturel marin – dont quatre font également partie du PNR – peuvent intégrer le projet. Après une année pilote menée avec deux classes en 2019-2020, neuf classes issues de sept établissements du secondaire ont répondu à l’appel à manifestation d’intérêt pour bénéficier des actions cette année. Plusieurs niveaux sont représentés : sixième, cinquième, quatrième, seconde et une classe ULIS.
En quoi consistent vos missions respectives ?
Delphine : je suis chargée de la coordination et des aspects administratifs du projet : liens permanents les équipes enseignantes, planification, logistique, prestations, recherches et relations avec les professionnels, échanges entre les équipes de la Maison de la Nature et du Parc naturel marin, communication, animation du comité de suivi…
Jeanne : De mon côté, je m’occupe, avec mes collègues animateurs, de la conception et la mise en œuvre des animations : création ou adaptation d’animations pour répondre au mieux aux attentes des professeurs et être en adéquation avec les programmes scolaires ; recherches documentaires ; création de matériel pédagogique. Une fois que tout est prêt, nous assurons les animations, parfois en classe mais essentiellement sur le terrain.
Que vous semble-t-il essentiel dans l’action menée ?
L’essentiel dans cette action est de porter un nouveau regard sur l’environnement qui nous entoure et éveiller les consciences des citoyens de demain. Voir ce qui se cache derrière un paysage qu’on côtoie parfois tous les jours sans vraiment se rendre compte des éléments qui le constituent, de sa beauté, sa richesse biologique et culturelle, sa fragilité… Pour protéger il faut connaître et nous souhaitons insuffler des bonnes pratiques pour préserver l’écosystème dans son ensemble. Enfin, enseignants et professionnels espèrent, à travers la découverte des métiers, ouvrir le champ des possibles pour des parcours professionnels au niveau local.
Pouvez-vous nous donner quelques exemples d’animations ?
Avec chaque classe, nous commençons par une séance d’introduction. Photo langage, parole tournante, débat mouvant, les activités s’enchaînent pour échanger sur leur vision du Bassin et leur apporter quelques connaissances sur la faune, la flore et les usages. Nous apportons aussi des informations plus globales sur l’eau et les océans à l’échelle planétaire et les enjeux de leur protection. C’est alors un moment privilégié pour présenter le Parc naturel marin du Bassin d’Arcachon et ses objectifs encore peu connus du grand public.
Observations des Bernache cravant en canoë collectif
En ce moment, nous profitons de la présence des Bernaches cravants en hivernage sur le Bassin pour les observer sur le terrain et compléter par des activités en classe pour retracer le parcours de cet oiseau migrateur et son cycle de vie. Leur principale ressource alimentaire étant la zostère, c’est l’occasion d’y combiner une animation propre à cette plante marine afin d’en apprendre plus sur ses rôles écologiques et sur l’évolution de l’herbier dans le Bassin d’Arcachon.
Atelier sur les rôles écologiques des herbiers de zostères.
